Le Cirque des Brumes

Le Cirque des Brumes est un Blog concernant la création pas à pas du jeu de rôle du même nom. Ce jeu de rôle, plein d'onirisme et de poésie, se situera dans un cirque parcourant la France à la Belle- Epoque, avec dans ses roulottes les célèbres clowns, trapézistes, jongleurs mais aussi les Freaks, les "monstres de foire".

Nom :
Lieu : LORIENT, Morbihan (56), France

Le Géant Petit je suis quand pour les enfants et l'onirisme j'écris, Greg Romano pour de l'Epouvante et du fantastique et Finn pour mes amis. Sinon, simplement Anthony dans la vie de tous les jours, auteur amateur de jeu de rôle, nouvelles et romans fantastiques, pour les petits et grands.

11 juillet 2005

Reflexion et Homme- Canon bis

Et oui, voici une deuxième version de l'Homme- Canon corrigée et complétée par Geoff. Ce dernier y a donné plus de saveur et lui a surtout apporté la "cirque des brumes touch". Mais je vous laisse découvrir. Encore merci à Geoff pour toute son aide et son amitié.

Sinon, je vais vous mettre quelques reflexions que j'ai vis à vis du Cirque pour l'intégration des Personnages en son sein. En effet, j'ai pas mal constaté durant plusieurs parties de tests que les joueurs voyaient le fait de se retrouver dans le Cirque comme uen fatalité et ils cherchaient par tous les moyens possibles à s'en échapper. Ce cas m'est rarement arrivé mais il m'a bien fait réfléchir.
En effet, les joueurs habitués aux jeux d'ambiance en général et surtout à Hurlements s'intégrent très aisement dans l'univers du Cirque avec l'intro de base que je fais, qui s'agit juste du passage au monde réel à celui du Rêve et du Cirque. Leur curiosité les poussants à explorer les tréfonds du Cirque pour en découvrir ses secrets.
Pour les autres, celà semble plus dure, comme s'il attendait que tout leur soit servi. Pour ces joueurs, je pense justement leur donner un but pour ce trouver au sein du Cirque. J'ai actuellement en tête deux options. La première consisterait à montrer un côté dépressif au personnage dans le monde "réel", comme s'il n'y avait plus sa place et que le Cirque soit en fait une parfaite échappatoire avec son onirisme et sa féérie. La deuxième, et plus direct, ce serait d'entendre parler du Cirque au sein de ses Rêves, que des personnes que les PJS connaissent s'y trouvent déjà et leur expliquent le bien- être qu'ils ressentent en s'y trouvant.
Mais, bien entendu, quelque soit le cas, le point principal, c'est que les personnages en arrivant dans le Cirque soit très vite au sein de l'action. Il faut peut- être que je diminue la présentation des artistes durant l'intro et que je lance l'intrigue très rapidement.

N'hésitez pas à apposer vos commentaires sur mes réflexions. ce jeu est aussi le vôtre, car c'est vous en partie qui allez y jouer et le faire vivre, alors dites ce que vous en pensez!

Mais place à la deuxième version de l'Homme Canon


« C’est l’heure de ta pilule ! »
La voix d’Archibald venait de résonner comme un couperet dans la tête d’Anatole.


Personne n’aurait jamais imaginé que le destin d’un jeune enfant malingre lui permettrait un jour de percer dans le milieu du cirque. Lui-même non plus ne l’aurait pas imaginé, ni même peut-être souhaité… En 1825, Anatole Tromblon naquit dans les environs de Montélimar. Son aîné, Archibald avait 3 ans. L’arrivée de ce puîné fit basculer sa vie. De petit prince, il devint délaissé. De petit roi, il fut rabaissé.
Il aurait du s’en douter…

Lorsque le vieux médecin sortit l’enfant du ventre de sa mère, il était si petit et si faible qu’on le crut mort né. Son destin fut alors celui que l’on réserve en tel cas, et il fut jeté purement et simplement aux milieux des poubelles de la maison. C’est lorsqu’elle entendit son premier cri que la vieille gouvernante courut le rechercher ne prenant même pas garde à lui, le bousculant, et le grondant ensuite pour s’être mis en travers de sa route.

Sur ordre du médecin et dès son plus jeune âge, Anatole dut enchaîner de lourds traitements médicamenteux, testant jour après jour, semaine après semaines de nouvelles ordonnances, accaparant toute l’attention de sa mère qui délaissa petit à petit son aîné. Pour Anatole, le calvaire commençait. Il vivait en reclus, la plupart du temps enferré dans des atèles pour maintenir ou sa jambe ou son bras cassé. Sa mère désespérait de trouver une solution, jusqu’au jour où un apothicaire passa dans le village. Revenant du nouveau continent, il avait une pilule miracle qui renforçait les os de quiconque l’ingurgitait. Pour la mère des deux enfants, le calvaire de son plus jeune fils allait enfin s’achever. Enfin presque…car la pilule avait un effet secondaire. Elle avait la fâcheuse tendance après quelques heures à créer des trous dans l’estomac du pauvre garçon. Et Anatole apprit donc à vomir… Et lorsqu’il ne souffrait pas de fractures ou ne vomissait pas, Archibald, pour se venger de ce petit frère qui accaparait sa mère, lui faisait subir les pires tortures dès qu’il se trouvait seul avec lui, tentant même un jour de le noyer.

Quelques années plus tard, sur son lit de mort, sa mère fit jurer à son aîné de s’occuper de son petit frère, et pour s’en assurer dicta dans son testament qu’elle léguait ses biens à ses deux fils à part égal, uniquement si le plus jeune atteignait l’âge du Christ à sa mort. Alors Archibald dut prendre soins de son frère afin qu’il atteigne ses 33 ans.

Mais cette tragique histoire n’aurait pas eu une chute digne d’intérêt pour le diabolique Archie si elle s’était arrêtée ainsi. Archibald bileux et rancunier ne comptait pas en rester là. Comment sa défunte mère pouvait-elle croire qu’on allait lui ôter le plaisir de la vengeance ? Impossible ! Ainsi, Archibald qui lors d’un dîner avec le médecin de famille avait discuté du mal de son frère, apprit qu’un remède alternatif existait. En effet, un professeur anglais du nom de Hyde expérimentait, et ce bien contre les concepts déontologiques édictés par le serment fait à Hippocrate, des sérums sur des cobayes humains. Le docte anglais se serait, dit-on, spécialisé dans les problèmes physiologiques plus que particuliers… Notre brave Archibald a son idée derrière la tête et prend un congé afin de se rendre en la perfide Albion pour rencontrer le savant à la triste réputation. Quelques semaines après, il revient et exhibe son trophée. Un paquet contenant une nouvelle médication qui règlerait la fragilité osseuse d’Anatole. Aussitôt arrivé, l’aîné haineux ne peut s’empêcher d’administrer la pilule « miracle » à son fragile rejeton de frère. L’effet est immédiat et horrifique, Anatole semble se liquéfier et fondre comme neige au soleil, ses os se ramollissent, le remède fonctionne. Après quelques heures l’effet se dissipe et l’ossature se maintient dans un état de solidité acceptable pour qu’Anatole vive normalement. Seulement c’est compter sans la duplicité de son aîné qui détient la clef de cette restructuration nécessaire au bonheur du souffreteux. La vengeance d’Archie, pouvait donc se poursuivre. Ses desseins étaient simples, maintenir le malingre petit frère jusqu’à la date fatidique, mais en profiter pour s’amuser et de manière… rebondissante et explosive !

Archibald aurait-il songé à un plan si diabolique tout seul ? Que non pas : bien avant. Le premier homme à passer le mur du son fut le baron de Crach. Le fameux baron, allemand bon teint, multipliait les expériences les plus originales. Il eut l'idée de se mettre à califourchon sur un affût de canon et d'enfourcher l'obus à sa sortie. Depuis, c'est devenu une attraction de cirque, connue sous le nom d'homme canon. Il y a belle lurette que les balles ou obus divers se déplacent à une vitesse supérieure à celle du son, et vous arrivent donc dessus sans crier gare. Et voilà ce qui a inspiré notre vilain ! Ainsi prenant exemple sur le teuton volant, Archie met au point un numéro où il met son frère non pas sur l’obus mais à la place du boulet. Le moyen le plus facile pour qu’Anatole ne soit pas écrasé à l’atterrissage consiste à le remplir d’eau, jusqu’à la gueule lorsque son ossature est ramollie et sa peau extensible à souhait. Une douille spécifique est étudiée puis fabriquée pour recevoir le projectile humain. Monsieur Tromblon jubile, Anatole ne peut que se plier à ses exigences. Ainsi naît le fameux homme canon qui défraiera la chronique pendant plusieurs années jusqu’à ce que plus personne n’en entende parler. C’est lorsque le cirque des brumes passa dans leur campagne, qu’Archibald s’engagea avec son frère auprès de Monsieur Gulliver.

« C’est l’heure de ta pilule ! »
Comme à l’accoutumée, Anatole était alité les bras pendants le long de sa couche. Archibald lui glissa la grosse pilule sous la langue et lui plaça l’entonnoir sur la bouche, puis prenant le premier seau d’eau à ses côtés, commença à le déverser, puis un deuxième, puis un troisième, inlassablement, observant le ventre de son frère gonfler comme une baudruche.
Il poursuivit sa manœuvre jusqu’à ce que son frère ressemble à un énorme ballon et marque les premiers signes de refus. Déposant le seau au sol, Archibald fit glisser son frère hors du lit, puis le poussant, il le fit rouler jusqu’à la piste où lumières, fanfares et cris d’enfants les entourèrent. Aidé par les deux clowns, il fit entrer Anatole dans le fut du canon qui pointait vers la cible placée en haut du chapiteau. Saisissant la torche, il alluma la mèche et se boucha les oreilles.

BOUM !

Anatole, l’homme canon venait d’être propulsé vers la cible, et lorsque son ventre la heurta, il vomit toute l’eau qu’il venait de boire et son corps maigrelet entama une chute vers la piste. En bas, les deux clowns munis d’un brancard se mirent à courir en zigzag et au dernier instant se mirent juste en dessous du corps pour le réceptionner sous les hourras de la foule.

Anatole venait de prendre son médicament.